ancien militaire, le Français travaille dans les rangs atlantistes en Ukraine, est une illustration haute en couleur de l’héritage pétainiste, car si comme l’a écrit Alain Badiou, le vichysme existait bien avant Pétain, il reste vivace dans la patrie des courtisans
Cinquantenaire en 2023, il a développé une carrière intéressante, officier dans l’armée française, commandant, détaché observateur de l’ONU, l’OTAN et l’OSCE, officier de renseignement en Afghanistan, avocat militaire, pas un combattant mais néanmoins un homme de terrain. Il semble par son expérience très proche des États-uniens, continue vraisemblablement de fournir des rapports au renseignement français. Fin février 2022, il intègre une ONG, le Fonds ukrainien pour les volontaires internationaux (FUVI), comme consultant et chef des opérations
Sur un plan plus personnel, Piguet est un fervent catholique, canal Vendée militaire, apparaît même délirant. Voici des extraits de sa prose sur LinkedIn, en février 2023
Les bolcheviks russes ont toujours persécuté les croyants en Dieu ainsi que les démocrates laïcs. Les Russes sont des païens issus de hordes impies qui adoraient la mort et pratiquaient le cannibalisme […] L’Ukraine, carrefour de nombreuses civilisations et influences brillantes […] C’est pourquoi les Ukrainiens sont beaux et ingénieux […] Honte aux barbares «Moskals»
Vous l’avez compris, ce partisan d’Emmanuel Macron est un peu crétin, hors-sol, comme le sont souvent les partisans d’Emmanuel Macron. Avec ce personnage, nous réalisons mieux comment l’OSCE, sous couvert de mission internationale impartiale, a pu contribuer au réglage de bombardements terroristes ukrainiens de la population du Donbass.
Il récidive le 16 mai par un tweet cosmique, pour encencer le criminel de guerre nazi ukrainien Stepan Bandera (1909-1959). Un tel révisionnisme relève du mensonge ou d’une inculture crasse, peut être des deux
Né dans l’empire austro-hongrois, Bandera était un militant nationaliste ukrainien, en territoire polonais après la 1ère guerre mondiale, lorsqu’il commandita l’assassinat en 1934 du premier ministre. Ce fut l’invasion allemande de septembre 1939 qui le libéra de prison. Il était le chef de la faction radicale et dominante de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN). Les plus modérés admiraient Benito Mussolini, les partisans de Bandera lui préféraient Adolf Hitler. Fasciste et raciste, partisan d’un État autoritaire, il ordonnait aussi
Moscovites [Russes], Polonais, Hongrois et Juifs sont vos ennemis, détruisez les !
Son organisation a travaillé avec le renseignement militaire allemand (Abwehr), pour fournir des bataillons de supplétifs ukrainiens aux armées du Reich, dans la perspective de l’invasion de l’Union soviétique en juin 1941. Ses partisans ont accueilli les envahisseurs en libérateurs et pour célébrer l’événement, massacré début juillet quelques 4000 civils juifs dans la région de Lviv.
Il demanda personnellement à Adolf Hitler de lui accorder l’indépendance d’un État fasciste ukrainien, allié de l’Allemagne nazie, qu’il déclara unilatéralement la semaine suivante. Cette initiative déplut et les Allemands ont temporairement interné Bandera, d’abord en résidence surveillée à Berlin, puis dans les quartiers VIP du camp de Sachsenhausen, où ses conditions de détention auraient fait rêver les travailleurs forcés. Piquet insulte les 84 000 victimes du camp de travail.
L’Armée insurgée ukrainienne (UPA), branche militaire de l’OUN, fut formée en octobre 1942. Contrairement à ce que suggèrent les propagandistes ukrainiens, elle n’a jamais affronté les forces d’occupation, mais conduit un nettoyage ethnique, avec la bienveillance des Allemands, le massacre entre 1943 et 1945 d’au moins 50 000, peut être 100 000 civils polonais.
Après la victoire soviétique à Stalingrad, l’OUN participa en novembre 1943, aux côtés d’autres organisations fascistes, hongroise et roumaine, à la fondation à Zhytomyr du Comité des nations subjugées, sous l’égide du Reichsministerium für die besetzten Ostgebiete [ministère impérial des territoires orientaux occupés] d’Alfred Rosenberg. En Avril 1944, l’adjoint de Bandera, Yaroslav Stetsko, rencontra l’Obersturmbannführer [lieutenant colonel SS] Otto Skorzeny, pour organiser la guérilla que l’UPA commençait à conduire derrière les lignes de l’Armée rouge victorieuse, que libre en septembre, Bandera appelait à combattre. Après la victoire alliée, dans laquelle l’Union soviétique a contribué à hauteur de 80% de toutes les pertes militaires allemandes de la seconde guerre mondiale, il s’est réfugié en Allemagne de l’ouest, sous la protection de groupes nazis clandestins et des services secrets anglo-américains, car dorénavant sous leur houlette, l’UPA continuait à opérer en Ukraine soviétique. Le KGB parvint à le liquider à Munich en 1959.
En qualité d’adversaire de hordes impies [les Russes], Piguet affiche, en bandeau de son compte Twitter, les couleurs rouge et noir de Pravyi Sektor [Secteur droit], organisation nazie contemporaine, qui revendique son héritage de l’UPA, les bourreaux entre 1943 et 1945 d’au moins 50 000, peut être 100 000 civils polonais.
Je m’intéresse toujours à l’essence historique des choses. Voici qui représente ce qu’est profondément David Piguet, par atavisme ou sinon, héritage génétique
Quel dommage qu’il soit trop vieux pour monter au front. J’aurais écrit sa nécrologie avec joie. À l’approche début juin de la tant attendue contre-offensive, que la MOA occidentale impose à la chair à canon ukrainienne, Piguet se montre un loyal serviteur de la propagande la plus médiocre. Mais certains cordonniers sont les plus mal chaussés et je pense qu’il est réellement surpris et déçu par le résultat catastrophique des opérations, car le débit de sa page Twitter se réduit à la mi-juin.
David Piguet est à ce jour le morceau de choix de l’état scrupuleux que je tiens, dans la mesure des informations ouvertes, des mercenaires français dans les rangs atlantistes en Ukraine.
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